Petit Lexique de Géobiologie ….. Les plantes dépolluantes.
Définition. La notion de « plantes dépolluantes » est apparue dans les années 1980 avec les travaux de la NASA. L’agence spatiale avait identifié plus de 100 polluants à l’intérieur des cabines spatiales et cherchait un remède à cette pollution. Des résultats probants ont été obtenus avec les plantes mais il faut considérer, que c’était en laboratoire et qu’il s’agissait de conditions très particulières, bien différentes de celles d’un habitat : concentrations très élevées de polluants, dans des enceintes totalement étanches et de petits volumes, sur de courtes durées.
En 2004, la Faculté de Pharmacie de Lille s’est associée à d’autres organismes tels que le CSTB ou l’ADEME dans le cadre du Programme PHYTAIR. Celui-ci s’est déroulé en trois phases, de 2004 à 2011.
Les deux premières ont semblé très prometteuses. Mais elles ont été réalisées en laboratoire et en conditions contrôlées, avec des contraintes de volume, d’aération et d’exposition très éloignées des conditions réelles. Dans ce cadre expérimental, elles ont confirmé la capacité des plantes à neutraliser certains polluants. Elles ont aussi fait apparaitre, que ces capacités diffèrent selon les plantes et le type de polluants et que le substrat joue un rôle primordial grâce à certains micro-organismes présents au niveau des racines. Ces études ont aussi révélé que les polluants ont un effet néfaste sur la physiologie des végétaux.
En 2010, la troisième phase, en se rapprochant des conditions réelles (vraies sources de polluants, conditions réalistes de ventilation et de configuration) s’est révélée décevante. Il en est ressorti que l’action épuratrice existe mais elle n’est pas assez importante pour être significative dans les bâtiments. A la même période, un autre programme nommé PHYT’OFFICE et mené dans ses propres bureaux par la société Inddigo, est arrivé aux mêmes conclusions.
Mon conseil bien-être. Pour éliminer toutes les sortes de polluants (les COV dans leur globalité mais aussi les particules et les bio-contaminants) et avec une efficacité presque totale, rien ne remplace un système de filtration d’air bien réfléchi.
Il existe aussi depuis peu des matériaux (plaques de plâtre ou de gypse, carrelages,..) et revêtements (peintures, plâtre,…) absorbeurs et destructeurs de COV par photocatalyse. Leur efficacité peut aller jusqu’à 70%.
L’aération et la ventilation restent des valeurs sûres pour évacuer les polluants.
…Et bien entendu, comme toujours, la meilleure des actions porte sur le traitement des causes. Il est important d’éviter de produire des polluants : par son mode de vie (tabac, produits d’entretien, peintures, aérosols, bougies,…), par le mauvais entretien des appareils à combustion, par l’humidité intérieure excessive,…
Remarque. Cela n’enlève en rien la capacité reconnue des plantes à transformer par photosynthèse le CO2 en oxygène, au cours de la journée. Par contre, la nuit, elle respire comme nous et produit du CO2 en très faible quantité. Le bilan reste donc favorable sur 24h, ce qui est un argument pour la possession d’une plante. Idéalement, il conviendrait de mettre des plantes dans la chambre le jour et les enlever la nuit (attention toutefois au risque d’allergies aux moisissures)
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